À la Une: la planète face à de multiples conflits
Revue de presse des hebdomadaires français - En podkast av RFI - Søndager
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« Qui veut la guerre partout ? » s'interroge Marianne, qui fait un tour du monde des conflits, carte à l'appui. Selon les calculs de l'hebdomadaire, 48 % de la population mondiale se trouverait actuellement en état de guerre « déclarée, larvée ou civile ». Conséquence, poursuit Marianne, « l'idée d'une paix généralisée n'a jamais paru aussi lointaine ». Prédictions annoncées alors que l'on s'approche du 2ᵉ anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, « le camp de la "négociation avant tout" semble manquer d'arguments pour minimiser le danger d'un axe composé de la Chine de la Russie, de l'Iran et de la Corée du Nord », nous dit Marianne qui ajoute : « de prime abord, les intérêts propres de cet axe entrent en contradiction avec ceux de plusieurs pays occidentaux, sinon avec le bloc occidental dans son ensemble ». L'hebdomadaire en veut pour preuve l'expérience de la France « dans son ancien pré-carré africain (en Centrafrique, au Mali, au Burkina Faso ou au Niger) d'où la Russie s'est évertuée à la déloger, non par les armes, certes, mais en usant d'une diplomatie parallèle ultra-agressive ». Des avions et des oiseauxÀ la Une également, la guerre en Ukraine, qui entrera bientôt dans sa 3ᵉ année. « Une guerre sale, sinistre, sanglante », déplore l'Obs. « Une guerre de prédation massive », ajoute l'hebdomadaire, qui a décidé de donner la parole à des écrivains ukrainiens, à commencer par Andreï Kourkov, l'un des plus connus à l'étranger. Il explique que lorsqu'il était enfant, « il aimait regarder les avions ». « Ces dernières années », poursuit-il, « quand je rêve que la guerre se termine, je ne lève plus les yeux pour chercher des avions dans le ciel. J'y cherche les oiseaux. Leurs chants, leurs cris. C'est par leur voix que parle la nature. Celle-ci nous rappelle constamment que la guerre n'est pas un phénomène naturel ». Un peu plus loin, le témoignage d'un autre écrivain, Artem Chapeye, qui s'est « engagé dès le lendemain de l'attaque russe », nous dit l'Obs. Il raconte : « Le plus dur, c'est le matin. Je me réveille après une nuit de sommeil et la guerre est toujours là. Nous ne pouvons pas nous rendre. Nous sommes obligés d'épuiser la dictature par nos propres souffrances ». Il raconte aussi sa rencontre avec un autre soldat, auquel il demande s'il « a tué beaucoup de gens ». « Les yeux de l'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, se remplissent de larmes ». « Ce sont des gens comme nous », dit-il, « on les a jetés sur nous comme des chiens. Si ce n'est pas moi, ce sera d'autres gars ». Opération de déstabilisationLà où Marianne parle de « diplomatie parallèle ultra-agressive de la Russie », le Point parle « d'usines à mensonges ». Selon lui, la France est en effet « la cible d'une vaste opération de déstabilisation menée par Moscou ». Menée notamment par un présumé site d'information qui annonce, par exemple : « Emmanuel Macron annule son voyage à Kiev, il a peur des bombes ». Ou encore, plus anodin : « il sera bientôt interdit d'utiliser son téléphone portable dans les rues de Paris ». Les réseaux sociaux ne sont pas en reste, bien sûr... Comme cette « annonce » « sur un compte officiel X » datant de début février, selon laquelle « 60 mercenaires français seraient morts dans un bombardement à Kharkiv ». Objectif, nous dit le Point : « fragiliser la position française, à la veille d'un sommet européen, face à des pays comme la Hongrie, qui veulent interrompre les aides à l'Ukraine ». « En septembre 2023 », ajoute le Point, « Viginum, la cellule de veille créée par la France en 2021, a détecté un flux anormalement élevé d'informations qui circulent sur les réseaux, la plupart du temps totalement fausses, dont l'objectif est de décrédibiliser la politique du gouvernement français ». Un petit jeu auquel Paris refuse de se livrer, du moins officiellement. Selon l'hebdomadaire, « la France s'interdirait d'utiliser les mêmes armes que ses ennemis, en diffusant des fakes ou en créant à son tour de faux sites d'information ». Un ancien patron de Frontex au RNIl s'appelle Fabrice Leggeri et il a dirigé, pendant sept ans, Frontex, l'agence de l'Union européenne chargée du contrôle des frontières. Or, nous apprend le Journal du Dimanche, il rejoint le Rassemblement national et sera en 3ᵉ position sur la liste de Jordan Bardella aux élections européennes. C'est « un gros coup » pour le RN, nous dit le JDD, qui donne la parole à l'ancien haut fonctionnaire. Lequel affirme « avoir voulu contrôler l'immigration, mais avoir subi des pressions et ressenti un abandon général ». Ce qu'il veut, dit-il, « c'est mettre fin à la submersion migratoire ». Une expression chère à l'extrême droite, et au JDD, selon lequel l'ancien haut fonctionnaire est « un atout de plus pour la crédibilité du RN sur la question de l'immigration ».