À la Une: la Méditerranée, cimetière de migrants

Revue de presse des hebdomadaires français - En podkast av RFI - Søndager

« Tombeau de tant de rêves d’une vie meilleure, la Méditerranée, dont les eaux tièdes accueilleront bientôt des millions de touristes insouciants, a vécu hier une nouvelle tragédie grecque, européenne et humaine, relève Libération. Un navire de pêche rempli de migrants, parti de Libye pour rallier les côtes italiennes, a coulé au large de la péninsule du Péloponnèse. Une centaine de passagers a pu être secourue mais beaucoup n’ont pas eu cette chance. Hier soir, au moins 79 corps avaient été repêchés par les garde-côtes grecs. Et tout indique, soupire le journal, que le bilan de ce naufrage risque de s’alourdir considérablement. Selon une source officielle grecque, le navire transportait "des centaines" de personnes. Peut-être jusqu’à 750, d’après certains témoignages. »« Combien de temps encore… »Et Libération de s’indigner : « Combien de temps encore allons-nous accepter que des enfants, des femmes et des hommes meurent noyés en essayant, à n’importe quel prix, de fuir la faim, la misère et la violence pour se réfugier en Europe ? Comment peut-on encore, en se regardant sans frémir dans une glace chaque matin, insister pour fermer à double tour les frontières de l’Europe en sachant que ce verrou pousse précisément les migrants à contourner l’obstacle et à emprunter les voies les plus périlleuses ? (…) Il est plus que temps, affirme Libération, de changer notre logiciel, et si ce n’est pas pour des raisons humanitaires, au moins pour une question de bon sens : notre politique de non-accueil migratoire ne fonctionne pas. Elle ne dissuade pas les aspirants au départ vers l’Europe de tenter leur chance. Elle les tue. »Un yacht de luxe au secours des naufragésPar ailleurs, image forte des disparités de ce monde : l’un des navires qui a participé au sauvetage des migrants hier est un luxueux yacht de presque 100 mètres de long qui appartient à une richissime famille mexicaine. C’est ce que nous apprend Le Figaro. Le Mayan Queen, c’est son nom, a recueilli plus d’une centaine de migrants. « Des images et vidéos capturées par la télévision grecque et l’agence de presse Reuters montrent d’ailleurs des dizaines de rescapés descendre de ce navire immatriculé à Georgetown, la capitale des îles Caïmans (paradis fiscal…). (…) Un navire estimé à 175 millions de dollars… »Borne : « Je ne suis pas dans le commentaire mais dans l’action »On reste avec Le Figaro et cette interview d’Élisabeth Borne. « La Première ministre, qui présente ce jeudi son plan ruralité, affiche ses ambitions pour les mois à venir à la tête du gouvernement. Immigration, écologie, ruralité… Élisabeth Borne entend poursuivre son action à Matignon. Alors que les discussions avec la droite se poursuivent sur le projet de loi immigration, elle se dit prête à "discuter" des "modalités" de la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les "métiers en tension". "Baisser les bras, ce n’est pas dans mon ADN. Je ne suis pas dans le commentaire mais dans l’action", déclare notamment la Première ministre. »Qui va sortir ? Qui va rentrer ?Des propos qui interviennent alors que les rumeurs de remaniement se font de plus en plus pressantes… « Quel ministre va sortir ? Qui va rentrer ? », s’interroge Le Courrier Picard. « La période serait propice avant l’onction présidentielle du 14 juillet. (…) Et des noms circulent, pointe le quotidien amiénois. Côté sortant, Dupond-Moretti, Schiappa ou Dussopt, embistrouillés dans des affaires (…) Pap Ndiaye serait aussi en danger. (…) Côté entrants, ça ne se bouscule plus tant au portillon » : on cite les noms d’Édouard Courtial et Éric Woerth, deux ex-membres du gouvernement Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Un retour de Richard Ferrand est également évoqué.Affaire Esquivillon : la face cachée du mariEnfin, l’affaire de la disparition de Karine Esquivillon est à la Une du Parisien. Cette femme de 54 ans a disparu de son domicile depuis fin mars. C’est son mari Michel Pialle qui avait donné l’alerte. Mais celui-ci a été placé en garde-à-vue le 14 juin. Il est soupçonné du meurtre de son épouse. « La face cachée du mari », titre Le Parisien qui détaille « sa personnalité troublante » et « ses incohérences ».Commentaire du journal : « Nous voici, peut-être, face à un féminicide non seulement préparé avec minutie pour semer les enquêteurs, mais maquillé, mis en scène à coups de SMS et de photos envoyés avec le téléphone de la victime. Comme dans l’affaire Jubilar, nous voici en tout cas face à un mari empêtré dans les incohérences de son récit. Mais sans corps retrouvé. »

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